Catastrophes humaines : les prévenir, les anticiper, les soulager
Dans le contexte devenu celui des changements globaux, les crises qui affectent les territoires changent de physionomie. Marquées par la complexité, elles comportent souvent une très forte composante humaine. Les crises récentes, très différentes, le montrent. Qu’il s‘agisse de la contestation agricole, des crises multiples à Mayotte, ou encore des inondations dans le Pas-de-Calais, ces crises se font de la même façon l’écho de fortes situations de détresse humaine.
Alors que, par la force des choses, nous nous accommodons du nouveau format des crises, la question se pose avec acuité de notre capacité à prévenir les drames qu’elles recouvrent, à anticiper leur possible survenue et à les soulager dans une vision globale lorsqu’ils se produisent.
Cette capacité ne va pas de soi. En effet, elle nécessite de dépasser les approches sectorielles auxquelles nous sommes habitués, pour tenir compte d’effets systémiques. Ces effets sont souvent négligés alors qu’ils sont grandissants. Nous sommes par conséquent amenés à évoluer dans nos modes de pensée. Il nous faut affronter la complexité, marqueur de catastrophes contemporaines qui peuvent devenir de véritables « catastrophes humaines » (1).
La « catastrophe humaine »
En rapprochant ces deux termes de « catastrophe » et de « humain », nous souhaitons attirer l’attention sur les conséquences humaines majeures d’événements dommageables répétés ou de pressions cumulées démesurées. Ces conséquences prennent la forme d’effets potentiellement préjudiciables sur la santé, la vie familiale ou l’activité d’un grand nombre de nos concitoyens.
La notion de « catastrophe humaine » avancée ici se différencie de celle de « catastrophe humanitaire ». Cette dernière désigne une catastrophe qui menace la vie directe d’un très grand nombre de personnes. Mais, alors qu’intervenir dans les pays du sud pour éviter des catastrophes humanitaires mobilise des savoir-faire français et internationaux constitués de longue date, être en mesure de prévenir les conséquences purement humaines des catastrophes et des crises, en France et en Europe, ressort comme un véritable défi sociétal à relever pour les prochaines décennies.
Certes, les mesures de prévention et d’urgence en place dans nos pays ont pour plein objectif de limiter les dommages humains avant que matériels des désastres. Pour autant, la nature de ces mesures comme leurs portées sont loin de pouvoir endiguer tous les traumatismes produits par les événements ou situations dommageables (2).
C’est justement parce que nous disposons de précieux savoir-faire spécialisés qu’il nous faut apprendre à les assembler de façon transversale. Il faudrait également en mobiliser de nouveaux, qui peuvent être par ailleurs disponibles. Il s’agit de rechercher une capacité nouvelle de prévention des effets humains des catastrophes en tenant compte pour ce faire des franges les plus vulnérables de la population (3).
Nous illustrons notre propos en prenant appui sur les crises récentes précitées sans que notre objet soit d’analyser en propre celles-ci.
Les enjeux humains de la crise agricole
Le besoin de prévention des catastrophes humaines ressort en particulier de la crise agricole des premiers mois de l’année 2024. Longtemps latente, cette crise a pris la forme d’une révolte paysanne spontanée, déflagration collective produite par des souffrances contenues mais accumulées de longue date par les agriculteurs les plus fragiles.
Si cette crise sociale a ébranlé le niveau national, où s’établissent les lois et les règles, et secoué l’échelon européen, où s’élabore la politique agricole commune, elle a germé au sein même des territoires dont les agriculteurs sont une composante majeure. Elle est un exemple de catastrophe humaine qui s’est produite sans dire son nom.
Empêchés de vivre décemment de leur travail, entravés dans l’exercice de leur profession, pénalisés souvent par le changement climatique et parfois par les risques d’influenza aviaire, nombre d’agriculteurs et d’éleveurs se trouvent affectés dans leur vie, leur santé et l’exercice de leur métier. Conséquence ultime, les drames humains se sont multipliés.
De longue date les signaux sur la multiplication des situations de détresse individuelle n’ont pas manqué. L’écho des réalités de terrain nous est bien parvenu. Pourtant, celui-ci n’a pas enclenché une prise de conscience collective. Nous nous sommes accoutumés à ces situations documentées depuis des années.
Aucun dispositif d’écoute et d’alerte n’a été en mesure d’impulser par exemple une dynamique de remédiation à l’accumulation de règles et de normes qui ne s’harmonisent pas dans leur mise en œuvre à l’échelle de l’exploitation agricole. La dimension systémique des problématiques individuelles entre vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle a même pu même favoriser l’inertie sociétale [2].
Pour Cynthia Fleury, « Tant que le fardeau du changement peut être assumé par un autre, l’individu aura tendance à déléguer sa responsabilité à autrui » [1]. Aussi, si chaque acteur concerné a pu agir dans son rôle sans nécessairement chercher à le dépasser, il a manqué un « activant collectif » suffisamment puissant pour vaincre les inerties sectorielles. Pour qu’un tel activant opère, il faudrait mobiliser des savoir-faire théoriques et pratiques qui permettent d’affronter collectivement les situations critiques et de s’organiser pour le faire. Ces savoir-faire sont aujourd’hui peu pratiqués.
Ainsi, dans une société devenue complexe, attentive aux risques qu’elle produit, le mal-être devrait être anticipé par une fonction « sentinelle » alertant en amont, comme en risques épidémiques [3], sur un danger encouru aux conséquences majeures possibles.
Si la révolte paysanne a joué ce rôle d’alerte, si la gestion de l’urgence a ouvert des possibles, les décisions prises dans la contraction du temps de la crise peuvent aussi faire courir le risque d’affaiblissement des démarches de transition engagées (4). Or ces démarches sont à promouvoir pour faire face aux défis vitaux qui s’imposent à tous en matière de gestion de l’eau, de l’air et de protection des sols. Les multiples initiatives prometteuses prises dans ce sens sont souvent éclipsées par la médiatisation de la crise.
Annoncée dans l’urgence de la crise sociale, la mesure gouvernementale de mise en place immédiate d’un dispositif d’aide aux agriculteurs les plus endettés a fait l’unanimité. En revanche, il restait à mener le chantier du réajustement des politiques publiques, des règles et des normes. Ce chantier est en cours tant au niveau national [5a] qu’au niveau européen [5b].
Un équilibre dynamique assurant tout à la fois des conditions dignes et viables aux agriculteurs, la sécurité alimentaire de la population et les enjeux de transition pourra-t-il-être trouvé ? La mise en confiance des acteurs, une vision élargie des objectifs et l’intelligence collective seront-ils au rendez-vous pour ouvrir des perspectives d’avenir désirable sur tous ces sujets ?
Les enjeux humains de la crise mahoraise
Atypique et éloigné de beaucoup de préoccupations de nos compatriotes, le département ultra-marin de Mayotte nécessite pourtant une attention particulière au titre de notre capacité collective à relever les défis liés à un cumul de crises qui interagissent en induisant de forts impacts humains.
Ce département de l’Océan Indien cumule les vulnérabilités du fait de la pauvreté de la population (5), de sa densité démographique marquée par une immigration illégale, d’une insécurité grandissante et de la fragilité de son tissu insulaire.
Dans un contexte foncier très contraint, ce territoire est fortement exposé aux aléas naturels d’origines climatique ou terrestre (6). En 2018, la naissance tout à fait exceptionnelle d’un volcan sous-marin, nommé Fani Maoré, a jeté, des mois durant, le désarroi. Elle a provoqué une subsidence généralisée et généré une activité sismique inhabituelle. Mayotte a dû ensuite, comme ailleurs, affronter la pandémie de la COVID 19.
Plus récemment, en 2023, une sécheresse hors norme a fortement affecté les conditions de vie de la population. Elle a impliqué des importations d’eau (7) et imposé des très fortes restrictions à sa distribution. La pénurie a également fait surgir le spectre d’une crise sanitaire.
Début 2024 la disponibilité de l’eau s’améliore suite à des précipitations soutenues. En revanche, l’insécurité grandissante déclenche l’édification de barrages plusieurs semaines durant par des collectifs citoyens.
La succession voire la conjonction des crises (volcan, immigration, COVID 19, restrictions d’eau, insécurité) génère des difficultés majeures pour la vie des habitants. Entravés dans l’exercice de leur métier, les enseignants, les entrepreneurs et les agriculteurs alertent sur l’avenir du territoire [5a, 5b].
Si des défaillances ont pu intervenir dans les mesures prises, par les uns ou par les autres dans leur champ de prérogatives, à Mayotte il aura manqué une fonction sentinelle. Une telle fonction d’alerte nécessite d’adopter une approche transversale et collective, attentive à anticiper les effets systémiques des crises avérées ou en germe. Elle permet d’enclencher des dynamiques vertueuses pendant qu’il est facile de le faire.
Les effets systémiques amplifient les dysfonctionnements au point d’affaiblir la portée de réponses sectorielles. En outre, cet engrenage défavorable fait passer au second plan les qualités intrinsèques d’un territoire a échelle humaine, attachant sous bien des aspects.
En l’absence de tels dispositifs transversaux, la prise de conscience opère au travers de crises successives. Celles-ci révèlent à chaque fois des fragilités pré-existantes du tissu communautaire et mettent en jeu une forte dimension humaine. Chaque crise génère de nouveaux possibles, mais elle privilégie par essence même des réponses fragmentaires alors qu’une réponse globale serait nécessaire associant toutes les parties prenantes.
Les enjeux humains des inondations du Pas-de-Calais
Des vagues pluvieuses se sont succédé sur le nord de la France depuis l’automne 2023. Elles ont submergé le département du Pas-de-Calais. Elles ont noyé ses parties basses dont les extrémités aval sont des étendues poldérisées. Les excès d’une pluviométrie répétée et concentrée sur une même période de l’année ont rompu des équilibres hydriques fragiles. Ils ont révélé, s’il était besoin, les vulnérabilités d’un territoire fortement exposé aux risques d’inondations.
Ces inondations ont peu mis en jeu la sécurité des personnes. Pour autant, les conséquences tant humaines que matérielles ont été majeures (8). Dans ce département aux conditions socio-économiques défavorables, huit résidences principales sur dix sont en effet des maisons individuelles (source INSEE). Celles édifiées de plain-pied sont particulièrement vulnérables. Indicateur du désastre, 313 communes ont été reconnues en état de catastrophe naturelle, soit un peu plus d’un tiers des communes du département [6].
Les effets traumatiques subis par les habitants sont importants. Certains veulent partir alors qu’ils sont attachés à leur lieu de vie. Plusieurs mois durant, les événements les ont placés en première ligne. Ils ont été confrontés à l’angoisse des alertes météorologiques, des débordements et des ruptures des digues. L’eau a envahi les rues, les places et les maisons une première fois, une deuxième, une troisième…
Certes, la solidarité a joué. Les élus communaux comme les techniciens ont donné d’eux-mêmes sans compter. Les services publics et les associations ont mis en place des cellules d’aide à la population, aux entreprises. La Préfecture a coordonné l’ensemble des dispositifs par un guichet unique. Mais rien n’aura pu empêcher les face-à-face successifs avec l’eau. Or ceux-ci ont des effets majeurs sur la santé. Les séquelles psycho-somatiques sont accentuées pour les personnes les plus modestes.
La dimension humaine du drame imposerait donc de considérer les vulnérabilités dans leur ensemble. Il s’agit également de revisiter en vérité la relation future du territoire à l’eau dans le contexte du changement climatique qui accentue les risques hydrologiques. le défi est de permettre aux sinistrés de retrouver la confiance en l’avenir.
Dans le Pas-de-Calais, les sinistrés se constituent en associations, les associations du haut estuaire de la Canche se structurent en collectif. Une dynamique de résilience va-t-elle gagner l’ensemble des acteurs concernés ou chacun va-t-il se cantonner dans son rôle ?
Prévenir les conséquences humaines des catastrophes, les anticiper et les soulager
Vécues en local comme dans une tension au global, les crises évoquées vont-elles produire des élans refondateurs ? Vont-elles conduire à la mise en place de réponses globales attentives au bien-être humain ?
Au-delà des situations particulières, ces crises invitent à une plus grande prise en compte des enjeux humains liés aux catastrophes.
Pour ce faire, il nous faudrait d’abord lever des freins culturels. Ceux-ci ressortent de notre difficulté première à dépasser le jeu des acteurs pour agir collectivement et pour intégrer davantage en amont les acteurs de proximité. Ceux-ci sont attentifs à la dimension humaine des crises par leur connaissance fine du terrain.
Ces freins ressortent aussi de notre propension cartésienne à considérer les seuls dommages humains quantifiables et quantifiés : nombre de victimes, nombre de blessés. Ces indicateurs sont importants mais ne suffisent pas. Il faudrait élargir cette vision comptable en adoptant d’autres indicateurs plus qualitatifs.
Les freins culturels sont encore dans la croyance toujours vivace en notre capacité à maîtriser les risques et les crises par des seules mesures techniques. La complexité des crises contemporaines met à mal cette idée.
Le fait est que les crises se révèlent plus difficiles à anticiper que par le passé. Les changements globaux génèrent des situations critiques inédites, susceptibles d’affecter d’abord les populations les plus vulnérables. La pandémie de la COVID 19 comme la guerre en Ukraine ont ainsi montré des fragilités sociétales, par exemple en matière de sécurité sanitaire ou de sécurité alimentaire.
Lorsque des limites sont franchies, que des seuils de rupture sont atteints, le dénominateur commun des catastrophes, diverses dans leur nature, est alors humain. Des effets non maîtrisés peuvent s’enchaîner et affecter en profondeur les vies personnelles, familiales et professionnelles.
Prévenir les conséquences humaines des catastrophes, les anticiper et les soulager requiert des nouveaux savoir-faire et des pratiques spécifiques. Des accompagnements scientifiques et professionnels semblent nécessaires pour aborder les composantes géographiques, sociologiques et humaines d’une réalité complexe. Il s’agit également d’associer les citoyens aux diagnostics à poser, aux perspectives à affronter. Les réponses à apporter sont rarement évidentes et totalement satisfaisantes.
Cette approche exigeante implique par conséquent de nouvelles façons de penser et d’agir. Elle nécessite aussi d’affirmer l’importance des acteurs de proximité : municipalités, associations, accompagnements sociaux, médicaux et psychologiques… Des réflexions et travaux sont menés en ce sens par l’association française de prévention des catastrophes naturelles et technologiques (@AFPCNT) et ses associations et organismes partenaires [7].
Dans la gestion des catastrophes, ne faudrait-il pas passer d’un système binaire : « prévention, gestion de crise » à un système ternaire : « prévention, gestion de crise et résilience » ? Cette dernière composante aurait vocation à reconnaître les acteurs précités de la proximité, comme garant à part entière de la prise en compte des enjeux humains.
L’attention à l’humain devrait devenir une ligne directrice à part entière de la prévention des catastrophes en France et en Europe. C’est au prix d’une humilité collective à instaurer face aux défis à relever à ce titre qu’un changement de paradigme pourra intervenir ouvrant sur des réponses à apporter, nouvelles et partagées, tout à la fois techniques et sensibles.
Notes de texte
(1) L’expression « catastrophe humaine » a été utilisée par Cynthia Fleury dans son livre « La clinique de la dignité ». Elle a retenu mon attention.
(2) La gestion de la COVID 19 dans les EPHAD a révélé comment des mesures fonctionnelles théoriquement justifiées pouvaient se révéler inhumaines dans une mise en œuvre systématique, ignorante des liens familiaux à maintenir dans certaines situations extrêmes.
(3) Les personnes engagées dans des associations de victimes de catastrophes témoignent de la nécessité de davantage considérer les catastrophes dans leur dimension sensible et vécue. Ainsi, dans son livre « Dans leur nuit » (éd. Du Seuil 2021), Perrine Lamy-Quique établit un récit du long combat des familles de victimes de la catastrophe du Plateau d’Assy survenue en 1970 pour obtenir au moins l’édification d’une stèle digne de ce nom pour en faire mémoire.
(4) Longtemps débattu avant d’être adoptée par une large majorité à l’assemblée nationale, la loi du 13 octobre 2014 pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt a produit des avancées en matière environnementale et sociale. Elle promeut notamment l’agro-écologie.
(5) Selon l’INSEE (octobre 2023), pour une population mahoraise estimée à 310 000 personnes, 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté national,
(6) Les aléas naturels à Mayotte sont les cyclones, les inondations, le volcanisme, l’activité sismique, les glissements de terrain et l’érosion du sol.
(7) Plus de 35 millions de m³ d’eau auraient été acheminés par bateaux.
(8) Après toute catastrophe, les experts des assurances évaluent les pertes et les dommages, les techniciens des collectivités publiques estiment le coût de reconstruction des infrastructures. Mais ici, la crise hydrologique qui rebondit et perdure complique l’établissement de ces bilans quantitatifs. Pour les Hauts-de-France, le coût pour le marché de l’assurance était estimé fin janvier 2024 à 640 M€, soit, par rapport au bilan effectué en novembre 2023, une augmentation de 75 M€ au titre de l’aggravation des sinistres initiaux et de 15 M€ au titre de nouveaux sinistres (source CCR).
Éléments de référence bibliographique
[1] Cynthia Fleury, La clinique de la dignité, Paris, éd. Seuil, 2023, 213 p.
[2] Sylvie Célérier, La belle vie désespérée des agriculteurs ou les limites de la mesure des risques psychosociaux liés au travail, études rurales, 2014, pp. 25-44
https://doi.org/10.4000/etudesrurales.9998
[3] Frédéric Keck, Les sentinelles des pandémies, Paris, éd. Points, 202, 327 p.
[4a] Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire
https://agriculture.gouv.fr/suivi-des-mesures-en-faveur-des-agriculteurs
[4b] Le Monde, Agriculture : une réforme express de la PAC qui « détricote les acquis environnementaux », 15 mars 2024
https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/03/15/agriculture-une-reforme-express-de-la-pac-qui-detricote-les-acquis-environnementaux_6222269_3244.html
[5a] Courrier intersyndical patronal du MDEF Mayotte et du CPME Mayotte, du 10 février 2024, adressé à Mr le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin et à Mme la Ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux
Le Monde, Mayotte au bord de l’effondrement économique, 21 février 2024
[5b] Lettre ouverte du 11 février 2024 de la Fédération Syndicale Unitaire au 1er Ministre et à la Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
https://fsu.fr/lettre-ouverte-au-gouvernement-mayotte-ne-peut-plus-attendre/
[6] Préfecture du Pas-de-Calais, Dossier inondations
[7] Association française de prévention des catastrophes naturelles et technologiques
https://afpcnt.org/events/les-rendez-vous-du-conseil-scientifique/