Risques naturels : quelles répliques aux événements extrêmes ?

Préambule

Les événements extrêmes répétés sont des défis à relever …

Ces derniers mois, des catastrophes naturelles dramatiques, parfois tragiques, ont marqué l’actualité par leur caractère « hors normes ». Leur point commun est d’avoir été activées par des aléas dévastateurs portant, d’une façon ou d’une autre, l’empreinte du changement climatique.

Ces événements extrêmes ont mis en jeu des vies humaines en grand nombre. Aussi, ils ont souvent et à juste titre concentré l’attention sur la diffusion de l’alerte aux populations. Cette diffusion, rapide et dans de bonnes conditions, est en effet essentielle pour sauver des vies menacées.

La Dominique, Parc National de Le Roseau, 2012. Photo B. Guézo

Une telle catastrophe s’est produite très récemment au Texas dans la nuit du 4 juillet 2025. Des pluies diluviennes provoquent alors le débordement brutal du fleuve Guadalupe. S’en suit un véritable mur d’eau qui se déverse dans la vallée en moins d’une heure.

Le bilan humain fut très lourd : 133 morts et 101 disparus. Aussi, un débat s’ouvrit très vite sur la façon dont l’alerte fut diffusée et sur les moyens disponibles à cet effet.

Quelques jours plus tard, d’autres précipitations intenses affectèrent la région de New York et l’État du New Jersey. Celles-ci ne firent heureusement que deux victimes. Mais les autorités se trouvèrent en situation de devoir rapidement secourir un grand nombre de personnes en difficultés.

Au-delà de la question primordiale de l’alerte, la répétition de tels événements extrêmes invite à une réflexion plus globale. Or, égrenée par les médias, cette récurrence peut, au contraire, amoindrir notre capacité à nous émouvoir. Elle peut annihiler notre capacité à rechercher des réponses qui ne soient pas que techniques.

Concevoir de telles réponses plus engageantes peut paraître un défi trop grand à relever pour nous y atteler.

… de nouveaux horizons mobilisateurs sont à ouvrir

En matière de gestion des risques naturels, nous devons pourtant nous confronter à cette réalité nouvelle : par ses effets, le changement climatique amplifie la gravité de certains événements. Il expose à des phénomènes dangereux des populations qui pensaient ne pas l’être. Il peut profondément modifier les périmètres d’exposition aux risques naturels communément admis et encore modifier la saisonnalité des aléas.

Faire face à ces dérèglements implique d’adopter de nouveaux schémas de pensée, de nouveaux paradigmes. Ces changements de portée culturelle consistent en de véritables chantiers faits de renoncements en des croyances anciennes (la technique toute puissante) et aussi d’ouvertures vers de nouveaux horizons mobilisateurs. 

L’objectif de cet article est d’inciter à ouvrir de tels chantiers.

Aléas en montagne : de la gestion des risques naturels à celle des incertitudes

De la conscience du risque à sa gestion

Dans ses mémoires « Le Rocher de Susten » publiées en 2020 [1a], l’historien et homme politique français Jean-Noël Jeanneney [1b] raconte un événement dramatique qui le fit réfléchir sur la place que tint le destin dans sa vie. Le 7 août 1960, il circulait avec des camarades dans les Alpes suisses, au niveau du col du Susten situé à 2259 m d’altitude.

La route de franchissement du col offre des vues remarquables sur les Alpes et sur le glacier de Stein en particulier. Mais, il pleut très fort ce jour-là et, dans la descente, un brouillard très épais rend la visibilité « exécrable ». « Soudain, un mouvement insolite se produisit. De petites pierres roulèrent sur la route. Puis nous vîmes une énorme masse  grise  qui glissait devant nous avec un bruit sourd […] ».

Alors qu’il roule, c’est un éboulement de rocher qui se produit brutalement. Il emporte le véhicule qui le précède de quelques mètres seulement. Les cinq occupants perdent la vie. Ce jour-là, Jean-Noël Jeanneney a frôlé la mort. Cet événement marqua sa vie à jamais.

65 ans après, nous pouvons nous interroger sur les circonstances de ce drame. Cette chute de bloc était-elle pleinement naturelle ? Trouvait-elle une lointaine origine dans la construction de la route, aménagée une vingtaine d’années plus tôt dans cet environnement rocheux [2] ? Des signes avant-coureurs de cet aléa rocheux ont-ils pu se produire, qui auraient pu conduire à fermer préventivement la route à la circulation ?

Ces questions ne venaient pas nécessairement à l’esprit en 1960.  On se les pose inévitablement aujourd’hui après ce type de drame.

Cet événement dramatique s’est produit bien avant que le risque naturel ne devienne une spécialité à part entière de la gestion des territoires et des infrastructures. Par risque naturel, il s’agit d’entendre ici la possibilité de la survenue d’un événement dont la composante active naturelle peut générer des graves dommages et sur lequel il est possible d’agir efficacement, d’une façon ou d’une autre.

Dans les décennies qui suivirent ce drame, la gestion du risque naturel s’est structurée. Il fallait en effet apporter des réponses à la fois administratives et techniques aux catastrophes meurtrières, induites par l’urbanisation ou l’aménagement de zones exposées aux aléas naturels (1).

En particulier, le recours à la géotechnique permettra de sécuriser du plus possible les routes de montagne par le dimensionnement et la mise en place d’ouvrages de protection adaptés à la nature de l’aléa auquel celles-ci sont exposées (2).

Mais la gestion des risques sera bien plus large. Elle traitera des mesures à prendre avant l’événement, pendant sa survenue et après celle-ci. En France, toute une gamme d’actions a été déployée, structurant différents métiers dont ceux de la prévention et de la gestion de crise.

Il convient en particulier de souligner ici l’importance de bénéficier des plans de prévention des risques naturels (PPR). Leur généralisation, ces dernières décennies, a permis de limiter l’urbanisation des zones les plus exposées aux risques (3).

Recourant au téléphone portable, le dispositif FR-Alert a été déployé bien plus récemment sur le territoire national. Depuis fin juin 2022, il permet de prévenir en temps réel toute personne de sa localisation dans une zone de danger. Le système informe alors celle-ci des comportements à adopter pour se protéger [3].

Des aléas transformés par le changement climatique

Ces dernières années, malgré l’augmentation, d’une part des connaissances scientifiques et techniques, d’autre part des dispositions prises en matière de prévention, la problématique du risque naturel ressort toujours plus d’actualité. En montagne, différents exemples récents de situations extrêmes peuvent être cités ayant mis gravement en jeu la sécurité des personnes.

Ainsi, le 23 août 2017 sur la commune suisse de Bondo (Grisons), une masse rocheuse d’environ quatre millions de m³ se détache de la paroi nord du Pizzo Cengalo qui surplombe le village. Des coulées de laves torrentielles provoquent alors la mort tragique de huit randonneurs et détruisent des habitations. Les autorités parvinrent à évacuer à temps les 200 âmes du village [4].

Bien plus récemment, dans les Alpes françaises, un autre événement naturel menaça la vie des habitants du hameau de La Bérarde, situé sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans.

Dans la nuit du 20 au 21 juin 2024, sous l’effet de pluies torrentielles, différents phénomènes d’altitude se conjuguent pour produire une crue de laves torrentielles. Celles-ci ensevelissent le hameau sous 300 000 m³ de matériaux.

Effectuée en urgence, l’évacuation des habitants par hélitreuillage bénéficia d’un concours heureux de circonstances, lié à la présence sur place ce jour-là d’un détachement de gendarmerie de haute montagne [5a] [5b].

Enfin, de nouveau en Suisse mais dans le Valais cette fois, le 28 mai 2025, le glacier du Birch s’effondre. Il ensevelit en grande partie le village de Blatten sous des millions de m³ de roche et de glace [6].

Bien que les experts aient jugé cet événement peu probable, les autorités avaient décidé par précaution l’évacuation du village. Bien leur a pris. L’effondrement du glacier provoqua au final une seule victime. Si un grand nombre de maisons furent détruites, des dizaines de vies humaines furent épargnées.

Le défi posé à la gestion des risques

Si les événements précités sont de bien plus grande ampleur que celui pourtant meurtrier de 1960 au col du Susten, les conditions sociétales et environnementales ont aussi profondément changé.

Tout d’abord, les risques naturels ne sont plus seulement affaire de destin. Comme mentionné ci-avant, ils appellent une gestion suivant différentes facettes destinées à prévenir du plus possible les catastrophes ou leurs effets. Cette gestion recouvre l’exercice de responsabilités et par conséquent une forte dimension juridique.

A Bondo, une bataille d‘experts était en cours plusieurs années après l’événement. La question soulevée était de savoir si l’affaissement rocheux n’était pas prévisible et si, par voie de conséquence, la puissance publique n’aurait pas dû fermer à la circulation le chemin de randonnée qui devint meurtrier [7].

Par ailleurs, s’il n’est pas établi que les catastrophes naturelles soient plus nombreuses aujourd’hui que hier, le changement climatique imprime fréquemment sa marque sur leur manifestation.

Ainsi, en montagne, si les dispositifs techniques de protection des routes se sont généralisés lors des dernières décennies, pour éviter du plus possible les chutes de blocs, la fonte du permafrost fragilise maintenant en altitude les reliefs. Le risque glaciaire prend de l’importance. Les protections mises en place peuvent ne pas suffire ou des fronts d’instabilité peuvent se créer générant de nouveaux dangers qui posent la question de la façon de les traiter dans un contexte d’incertitude.

Les aléas naturels peuvent menacer des villages qui ne semblaient pas l’être préalablement. Pour les experts, l’effondrement du glacier du Birch en Suisse retentit comme un avertissement [8]. L’inquiétude gagne les habitants des vallées alpines.

Dans d’autres contextes géographiques : en jeu également, la gestion des risques et celle des territoires

L’inondation catastrophique du Guadalupe au Texas le 4 juillet 2025

L’inondation meurtrière au Texas illustre particulièrement les enjeux d’une gestion globale des risques lorsqu’une population peut être soudainement menacée par un aléa naturel extrême.

D’une longueur de 370 km, le fleuve Guadalupe, qui se jette dans le golfe du Mexique, est réputé comme l’un des plus dangereux du Texas. Il présente en effet toutes les caractéristiques géographiques, géomorphologiques et géologiques pour produire des crues éclairs. Aussi, si les pluies diluviennes ont pu être accentuées par le changement climatique, la catastrophe du 4 juillet 2025 n’est pas la première du genre (4).

Sous l’effet des pluies diluviennes produites par la tempête tropicale Harry, le niveau des eaux du Guadalupe a monté de façon fulgurante en quarante minutes [9a]. Le bilan humain précité en préambule était encore incertain plusieurs jours après la catastrophe. La crue a en particulier submergé un camp d’été de très jeunes filles, implanté en zone inondable.

On dénombre une douzaine de camps de jeunes le long du fleuve, dont heureusement la plupart inoccupés en ce début juillet [9b]. La crue a également emporté maisons et entreprises.

Selon CNN, les efforts passés du comté de Kerr pour mettre en place un système d’alerte aux inondations plus important avaient échoué. Les difficultés de prise en charge budgétaire prirent le dessus [9b]. Reste que, la dangerosité des abords de la rivière aurait nécessité d’autres mesures que celle de l’alerte.

Ainsi, si la population était sensible aux aménités produites par la Guadalupe (5), rien n’indique qu’elle ait été régulièrement sensibilisée au risque encouru. Rien n’indique non plus, que des plans d’évacuation structurés étaient en place. Enfin, des mesures d’interdiction des habitations, voire a minima des règles de construction, devraient être en vigueur dans le périmètre de la zone inondable.

L’inondation catastrophique de Valence en Espagne le 29 octobre 2024

Dans le cas de la catastrophe survenue le 29 octobre 2024 dans la périphérie de Valence, en Espagne, l’alerte fut manifestement défaillante. Le bilan humain fut également très lourd, s’élevant à 224 morts.

L’AFPCNT a effectué une mission virtuelle de retour d’expérience sur cette catastrophe [10]. Ce travail montre en particulier comment l’inondation a dévasté un territoire péri-urbain dont l’aménagement au fil du temps négligea la dimension hydraulique.

Si l’agglomération de Valence elle-même s’est trouvée épargnée, les écoulements hydrauliques dévastateurs affectèrent la périphérie ouest et sud de la ville qui ne bénéficiaient pas d’aménagements hydrauliques significatifs. Au contraire, l’urbanisation avait entravé les écoulements naturels de l’eau, empêchés de rejoindre leur exutoire littoral.

Cette urbanisation s’effectua en rupture avec une gestion antérieure vertueuse de l’eau. Celle-ci était  le fait d’une agriculture traditionnelle : les huertas. Les précipitations exceptionnelles du 29 octobre 2024 révélèrent alors l’extrême vulnérabilité du territoire valencéen aux écoulements hydrauliques de crue majeure.

La tempête Chido frappe Mayotte le 14 décembre 2024

Le passage du cyclone Chido le 19 décembre 2024 à Mayotte posa la question de la mise à l’abri de la population. Très intense, ce cyclone dévasta une grande partie de ce département insulaire, isolé dans l’Océan Indien.

Les autorités émirent l’alerte cyclonique en temps voulu et de façon adaptée à la gravité de la menace. Reste que la violence extrême des vents mit en jeu les constructions en dur dans leur capacité à protéger leurs occupants. En effet, les rafales emportèrent de nombreuses toitures.

Quant aux constructions précaires des bidonvilles, elles furent détruites dans leur intégralité. Bon nombre des habitants les évacuèrent de façon tardive, alors que les vents produisaient déjà des destructions. Ils se blessèrent alors par les tôles et les débris coupants jonchés au sol.

Le cyclone Chido réactive la question posée antérieurement d’un projet de territoire à Mayotte. Mobilisant la population et l’ensemble de forces vives du territoire, ce projet devrait offrir à l’archipel des perspectives de développement durable et résilient [11]. Il devrait réduire ses vulnérabilités multiples.

Des dispositifs de gestion des risques indispensables et aussi éprouvés dans leur seule mise en œuvre

Toutes choses étant égales par ailleurs, les catastrophes d’Espagne et du Texas, rappellent des catastrophes survenues en France.

La catastrophe de Valence évoque celle de Nîmes le 3 octobre 1988. Recouvrant son bassin versant, l’urbanisation de Nîmes avait occulté la préservation des écoulements hydrauliques.

La catastrophe texane rappelle celle advenue au Grand Bornand le 14 juillet 1982. La crue du torrent le Borne emporta alors un camping situé sur ses berges. Elle renvoie aussi à celle de Vaison-la-Romaine, qui se produisit dix ans plus tard, le 22 septembre 1992. Les eaux en furie de l’Ouvèze emportèrent alors un camping et un lotissement aménagés au bord du cours d’eau.

Pour éviter du plus possible de tels drames humains (6), il faut donc mobiliser l’ensemble des mesures de gestion développées ces dernières décennies. En particulier, il convient d’éviter l’urbanisation de secteurs exposés aux risques. Il est essentiel de réduire les vulnérabilités des territoires et encore de développer la culture du risque. Cette mobilisation est essentielle.

Pour autant, si tout se passe comme si les catastrophes récentes réitéraient celles du passé, elles le font à une échelle géographique bien plus grande, échelle qui soulève la question des vulnérabilités multiformes des territoires.

En définitif

… des dérèglements qui déconcertent

Ces catastrophes récentes ont montré l’enjeu majeur de l’évacuation des personnes ou des populations menacées par des événements destructeurs. Or, au vu de ces événements, la mise à l’abri des personnes, parfois en grand nombre, est apparue à chaque fois périlleuse et incertaine dans sa réussite. En outre, cet impératif met en extrême tension les acteurs de la gestion de crise.

Le succès de cette évacuation implique en effet à chaque fois de réunir des conditions strictes : une alerte efficace, des consignes adaptées à la situation et à son évolution, des conditions matérielles et opérationnelles propices. Il nécessite encore une culture du risque des différentes parties prenantes. Chacun devant à son niveau adopter les bons comportements. 

De fait, le changement climatique ouvre une nouvelle ère pour la prévention des catastrophes. Les aléas naturels se complexifient. Ils peuvent s’intensifier, se combiner, menacer des lieux habités de longue date que l’on croyait sûrs. Alors que les territoires se sont urbanisés, les risques naturels peuvent changer d’échelle, de localisation, d’ampleur, de temporalité et de gravité.

Ces dérèglements déconcertent. Notre situation ressemble à celle de nos prédécesseurs cinquante ans plus tôt. Ceux-ci eurent alors à apporter des réponses administratives et techniques inédites à des expositions inacceptables aux aléas naturels. Expositions accrues qui vinrent de l’urbanisation et de l’aménagement inconsidérés des territoires.

Comme en 1960 qui vit l’effondrement soudain du rocher du Susden, nous sommes en 2025 face à une réalité nouvelle. Si celle-ci nous dépasse, il faut cependant l’affronter.

Les réponses disponibles aujourd’hui correspondent à un ensemble de dispositifs opérationnels et techniques pour beaucoup aboutis. Chacun apporte sa pierre précieuse à la prévention des catastrophes naturelles et à la gestion des crises. Les catastrophes naturelles confirment toujours plus leur pertinence. Il convient de les renforcer chaque fois que possible tout en admettant qu’ils éprouvent des limites.

… des nouvelles approches à mobiliser et à structurer

Si l’ingénierie de protection est un atout précieux, de nouvelles approches doivent aussi être recherchées : imaginées d’abord, conceptualisées ensuite et déployées enfin. Les composantes existent pour inspirer de nouveaux paradigmes. Elles sont documentées, expérimentées, développées souvent localement ou dans un cadre associatif, testées par la puissance publique.

Reste à structurer de nouveaux cadres d’intelligence collective mobilisant ensemble un plus grand nombre d’acteurs et impliquant la population dans toutes ses composantes.

Des projets sont engagés en ce sens, par exemple par l’AFPCNT avec ses partenaires [12].

Les développements menés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique sont inspirants. L’adaptation est une étape compensatrice des effets du changement climatique. La réduction des émissions de gaz à effets de serre qui activent toujours plus le changement climatique reste un impératif. Elle seule peut désactiver le « moteur » des événements extrêmes.

Combiner résilience de court terme et résilience de long terme sont des objectifs à se fixer. Ceci inclut la capacité de mise à l’abri des populations, la réduction de vulnérabilité des espaces urbanisés, la remédiation aux aménagements et aux usages cindynogènes.

Les réponses à apporter sont devenues humaines, sociétales et territoriales avant d’être techniques. Elles doivent être collectives, participatives et coopératives. Elles doivent tenir compte des spécificités des territoires, être génératrices de lien social, restauratrices des relations à la nature.

Il s’agit de relever positivement le défi de transformation que le dérèglement climatique nous impose. Si la perspective est motivante, l’enjeu est de taille. Ceci renvoie d’une certaine façon à la formule attribuée à Marc Twain : « Ils ne savait pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

 

Notes de texte

(1) Dans les Alpes françaises, certaines firent de nombreuses victimes comme l’avalanche de Val d’Isère le 10 février 1970, le glissement de terrain au plateau d’Assy le 16 avril 1970, ou encore l’avalanche de Montroc (Chamonix) le 9 février 1999.

(2) Selon Wikipedia, le terme « géotechnique », est attesté en français vers 1960. En 1962, au début de la construction systématique des autoroutes françaises, Pierre Martin créa le « Bureau d’Études Géotechniques ».

(3) Les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) ont été institués par la loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement, dite loi Barnier. Ils ont été renforcés par la loi n° 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommage. L’observatoire des territoires donne une cartographie des communes couvertes par un PPR en janvier 2024.

https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/nombre-de-communes-couvertes-par-un-plan-de-prevention-des-risques-naturels-pprn

(4) Selon le Service géologique des États-Unis, «Pendant des siècles, des crues soudaines ont éclaté presque dans toutes les parties du bassin du fleuve Guadalupe, avec une hausse au cours des 20 dernières années dans leur fréquence et leur ampleur ». Au cours des 110 dernières années, le bassin versant du Guadalupe a connu trois autres inondations majeures : en 1913 (117 morts), en 1921 (215 morts) et en 1987 (50 morts) [9b]

(5) La population était sensible aux aménités produites par la Guadalupe : « Pendant des générations, cette rivière a été la pièce maîtresse des habitants des comtés de Kerr et de Kendall, sa splendeur naturelle nourrissant les esprits – et les moyens de subsistance – de tant de personnes liées à ses pourvoiries de navigation, ses restaurants et ses centres de la nature, ses églises, ses quartiers et ses parcs de camping-cars, ainsi qu’aux quelques 18 camps de jeunes où des milliers d’enfants passent des semaines chaque été » [9b]

(6) Nous avons évoqué les victimes directes des catastrophes mais il faudrait également aborder les traumatismes et les troubles post-traumatique (tspt) subis durablement par les personnes qui ont vécu la catastrophe. 

Éléments bibliographiques

[1] Jean-Noël Jeanneney, Le Rocher de Süsten. Mémoires 1942-1982, Seuil, 2020, 424 p.

[2] Col de Susten,Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bondo_(Grisons)

[3] Dispositif gouvernemental FR.Alerte

https://fr-alert.gouv.fr/

[4] éboulement de Bondo (Suisse) le 23 août 2017

Bergsturz von 2017 – Gutachten zu Bondo: Behörden hätten das Tal sperren müssen – News – SRF

[5a] La Bérarde (Saint-Christophe en Oisans) hélitreuillage des habitants le 21 juin 2024

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/video-tout-s-est-joue-a-10-minutes-pres-didier-rescape-de-la-berarde-raconte-le-sauvetage-du-21-juin-2024-8261967

[5b] La Bérarde (Saint-Christophe en Oisans) hélitreuillage des habitants le 21 juin 2024

https://www.facebook.com/reel/1844889396087491

[6] Le Monde, 29 mai 2025, Suisse : l’effondrement d’un glacier détruit le village de Blatten https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/05/29/suisse-l-effondrement-d-un-glacier-detruit-le-village-de-blatten_6609070_3244.html?search-type=classic&ise_click_rank=1

[7] SRT le 12 décembre 2023, Expert opinion on Bondo: Authorities should have closed the valley

https://www.srf.ch/news/schweiz/bergsturz-von-2017-gutachten-zu-bondo-behoerden-haetten-das-tal-sperren-muessen

[8] Le Monde 31 mai 2025, L’effondrement du glacier suisse qui a détruit Blatten est un avertissement, selon des experts.

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/05/31/l-effondrement-du-glacier-suisse-ayant-detruit-blatten-est-un-avertissement-selon-plusieurs-experts_6609478_3244.html?search-type=classic&ise_click_rank=6

[9a] National Public Radio (NPR)le 6 juillet 2025 ; débordement du Guadalupe

https://www.npr.org/sections/the-picture-show/2025/07/06/g-s1-76298/video-timelapse-texas-llano-river-flood-minutes

[9b] CNN 9 juillet 2025, The Guadalupe River long has been a haven of adventure and joy. After deadly flooding, it’s a source of grief with an uncertain future

https://edition.cnn.com/2025/07/09/us/guadalupe-river-texas-flooding-future

[10] Association française de prévention des catastrophes naturelles et technologqiues (AFPCNT)

https://afpcnt.org/projet/mission-virtuelle-de-retour-dexperience-sur-les-inondations-survenues-en-espagne-le-29-octobre-2024/

[11] Association française de prévention des catastrophes naturelles et technologiques (AFPCNT)

Mayotte, territoire multirisques Agir ensemble face aux risques majeurs, 6 octobre 2023GL105545

https://afpcnt.org/projet/mayotte-prevention-des-risques-sanitaires-constats-et-reflexions-suite-au-cyclone-chido/