Gestion des risques et des crises : la boîte à outils du temps
Suspendue à des échéances électorales à forts enjeux, l’actualité nationale a fait peu écho le jeudi 20 juin 2024 de la sortie du rapport annuel du Haut Conseil pour le Climat.
Intitulé Tenir le cap de la décarbonation, protéger la population, ce rapport note en particulier que les aléas climatiques s’intensifient plus rapidement que les moyens mis en œuvre pour en limiter les impacts [0].
Illustration concrète de ce constat, cette actualité s’est trouvée bouleversée le lendemain, 21 juin 2024, par un drame survenu ce jour-là en Isère. Une grande partie du hameau de la Bérarde (commune de Saint-Christophe en Oisans) a été dévastée par le torrent des Étançons en crue. Les maisons ont été ensevelies sous de vastes coulées de matériaux, certaines jusqu’à disparaître totalement.
La promptitude et le professionnalisme du Peloton de Gendarmerie de haute montagne (PGHM), heureusement présent sur place, ont évité des victimes. Pour autant, la soudaineté et la violence de la submersion ont mis gravement en danger les habitants. Les médias ont rendu compte de leur sidération et du désarroi des responsables locaux cependant rapidement en quête de résilience.
Au-delà de sa dimension dramatique, cet événement destructeur a aussi une portée fortement symbolique. La crue torrentielle a affecté, au cœur du parc national des Écrins, une vallée glaciaire dont « La richesse naturelle et le caractère sauvage […] n’a pas d’équivalent et en fait un territoire idéal pour la randonnée » [1].
L’événement nous rappelle la fragilité des espaces riches et variés dans lesquels nous vivons après les avoir aménagés. Dans le contexte devenu celui du changement climatique, des événements météorologiques extrêmes peuvent les annihiler en quelques heures, laissant la place à des étendues uniformisées et jonchées de ruines.
Fallait-il que ces espaces dévastés par le torrent des Étançons soient bâtis et pourront-ils l’être à nouveau demain ?
La question posée fut longtemps celle soulevée par Jean-Jacques Rousseau à la suite du séisme de Lisbonne, de la responsabilité de l’homme dans l’exposition aux aléas naturels.
Dans le monde de l’anthropocène [2] où l’homme est reconnu comme force majeure transformatrice de la nature, la question gagne en intensité. Elle devient celle de la capacité de l’homme à limiter les phénomènes qui mettent en jeu l’habitabilité de certains espaces et à s’en prémunir.
Comme le souligne le rapport du Haut Conseil pour le Climat, cette capacité est confrontée au défi du temps : le temps de l’urgence qui fut celui de la Bérarde pour sauver des vies menacées, celui de l’anticipation pour réduire la vulnérabilité des territoires et augmenter leur résilience dans un temps qui peut être compté. Il est encore le temps de la remédiation aux excès de l’empreinte humaine terrestre.
Les figures du temps sont multiples qui mettent en jeu diversement le passé, le présent et le futur. Cet article ouvre la réflexion sur la façon de concevoir une gestion des risques et des crises qui les prennent toutes en compte comme étant complémentaires.
1- La catastrophe place l’événement au centre de différentes temporalités
La crue torrentielle des Étançons a donné peu de temps pour évacuer les personnes exposées aux éléments déchaînés. Cette urgence fut déjà celle de la tempête Alex qui ravagea les vallées de la Roya et de la Vésubie en octobre 2020.
Une contraction extrême du temps se produit au cœur de l’événement. Elle appelle une gestion spécifique, dite de crise. À forts enjeux, cette gestion cible la préservation des vies humaines avant celle des biens et des activités. Sous la pression des événements, dans le court laps de temps disponible, il faut agir de façon adéquate et rapide. Il faut à la fois mobiliser des réflexes et innover dans les décisions, prendre des risques.
La crise se joue au présent. Pourtant, elle s’inscrit dans une gestion globale du temps dont « l’événement » est le principal protagoniste. Il faut l’anticiper, l’affronter le moment venu et savoir ensuite s’en émanciper.
En préparation d’un événement possible, les personnels d’intervention se sont entraînés intensément. Ils ont testé tous les scénarios plausibles. Les autorités ont établi des plans opérationnels d’urgence (1). Ces plans anticipent des situations critiques, des besoins vitaux, des moyens techniques et humains à mobiliser. Ils ouvrent sur un large spectre de réponses à apporter au plus vite.
Dans les moments critiques, la dimension humaine est très forte. Ces moments requièrent de la performance et de l’endurance professionnelles. Si les conditions l’imposent, les parties prenantes doivent être en capacité d’agir hors des cadres pré-établis (2).
Cette dimension humaine est aussi celle des populations affectées, bouleversées dans leur vie et leurs activités. Pour soulager l’épreuve, les responsables locaux doivent activer la résilience dans des conditions émotionnelles et matérielles critiques. La période post-événement où l’émotion se mêle à l’action est particulièrement sensible. Elle doit faire l’objet de toutes les attentions de la part des intervenants extérieurs.
Après la catastrophe, il faut reconstruire. La tâche est longue et complexe, semée d’embûches. Les sinistrés se sentent souvent délaissés au fur et à mesure que le temps passe. Comment mieux les accompagner et le faire dans la durée ?
Les travaux menés conjointement par le Centre européen de prévention des inondations (CEPRI) et l’Association Française de Prévention des Catastrophes Naturelles et Technologiques (AFPCNT) en 2023 [3], ont proposé une feuille de route pour « Anticiper la reconstruction post-inondation ».
Pour reconstruire mieux et plus vite, les interventions sont à planifier avant l’événement. Il faut par conséquent accepter de considérer « un avenir non désirable » et le faire en pleine incertitude de ce qui peut se produire. Comme en gestion de crise, il est essentiel que le acteurs locaux potentiellement impliqués dans un relèvement aient appris à se connaître avant l’événement.
2– Les crises globales expriment la primauté du présent
Dans le contexte du changement climatique, les événements s’intensifient, leur fréquence peut augmenter. Ils peuvent être de plus grande extension géographique et parfois s’inscrire dans la durée. Ils mettent alors les dispositifs de gestion des crises sous tension. Ces dispositifs sont en effet d’abord dimensionnés pour affronter des événements certes exceptionnels mais localisés et de courte durée.
Parmi les territoires français récemment affectés par des événements de ce type, citons : Saint-Barthélémy et Saint-Martin par l’ouragan IRMA (sept. 2017), les vallées de la Roya et de la Vésubie par la tempête Alex (oct. 2020), le Sud-Ouest de l’Hexagone par les grands incendies (juil. 2022) et encore le Pas-de-Calais par des inondations à répétition (fin 2023 et début 2024).
Dans le registre des risques sanitaires, la pandémie de la COVID 19 a généré une crise mondiale. Cette crise s’est échelonnée sur deux longues années. Elle a été inédite dans ses effets, longtemps incertaine dans ses développements. Elle a généré des contingences majeures sur la vie des populations et sur les activités sociales et économiques.
Le temps a été suspendu au présent tandis que les modes de vie étaient bouleversés en profondeur. Certaines activités ont été interrompues, d’autres ont été ralenties. A l’inverse, les personnels hospitaliers ont été mobilisés parfois jusqu’à l’épuisement.
Cette crise d’ampleur inégalée a montré des enjeux humains forts. Elle a aussi révélé la difficulté d’y répondre de façon satisfaisante sans une véritable politique dite du care (3). L’on pourrait définir ici le care comme étant la prise en compte des personnes confrontées à une catastrophe ou à une crise collective qui les place en situation de vulnérabilité et d’interdépendances.
Cette expérience hors norme d’une pandémie devrait inciter à concevoir la gestion des événements de grande ampleur dans un nouveau cadre de pensée et d’action. Celui-ci devrait combiner la veille, la vision stratégique, l’opérationnalité. Sans oublier la capacité primordiale d’accompagner au plus près les détresses humaines lorsqu’elles se produisent en grand nombre.
3- La référence au passé : moyen de s’acculturer aux risques et d’accroître sa résilience
L’acculturation au risque est reconnue comme essentielle aujourd’hui. Elle ouvre les consciences sur l’éventualité de la réitération possible d’événements dramatiques parfois lointains, fusse sous des formes différentes. La mémoire des événements donne ainsi la primauté au passé. Elle le fait pour sensibiliser au risque de reproduction des catastrophes si l’on n’y prend garde.
La survenue d’un événement met en jeu l’urbanisation, des aléas, et la façon dont les organisations en place y font face. C’est une partie qui se joue entre de multiples composantes.
Les retours d’expérience (REX ou RETEX) rendent compte des fragilités du territoire et de la façon dont cette partie s’est jouée. Ils invitent à apporter les améliorations nécessaires, à réduire la vulnérabilité et à accroître la résilience.
Tirer des enseignements des événements antérieurs mobilise ainsi le passé au présent pour que l’avenir ne reproduise pas des drames antérieurs.
Une Mission d’audit est intervenue en appui au préfet de la région des Hauts-de-France en retour d’expérience des inondations ayant récemment affecté le Pas-de-Calais.
La Mission note que le territoire affecté, intensément habité et exploité, avait « pris en main de façon active depuis une vingtaine d’années la prévention des inondations ». Elle relève encore que « l’intensité du phénomène subi ces derniers mois, et la surprise provoquée, conduisent de façon assez logique à s’interroger sur l’adaptation de cette organisation aux enjeux auxquels sont confrontés ces territoires, dans un contexte de changement climatique qui accroît tendanciellement le risque » [4].
Cet audit montre que les crises de grande ampleur peuvent durement affecter des territoires bénéficiant pourtant de dispositifs de gestion de qualité. Même si des améliorations sont nécessaires, considérer le changement climatique invite à envisager des transformations plus fondamentales auxquelles il faut également travailler.
S’agissant de la destruction du hameau de la Bérarde, une première analyse géomorphologique de l’événement a été réalisée par le géomorphologue Johan Berthet [5]. Une semaine seulement après l’événement catastrophique, cette analyse éclaire sur les facteurs qui l’ont généré.
Le hameau était vulnérable car édifié sur le cône du torrent des Étançons. Attesté dès le 15ème siècle, ce hameau s’est développé à la fin du 19ème siècle et au 20ème siècle avec l’essor de l’alpinisme sans que l’on prenne la mesure du risque.
Le 21 juin 2024, un phénomène hydrogéologique extrême s’est produit faisant fondre un manteau neigeux encore important. Des coulées constituées de lave torrentielle et sans doute de matériaux de charriage ont saturé le lit du torrent des Étançons. « Lorsque le chenal a été totalement rempli par les sédiments, les écoulements ne pouvaient plus y passer. Les laves se sont alors étalées en direction de la (nouvelle) plus grande pente, en « tirant tout droit à travers le hameau. » [5]
4- La projection au futur dans un temps compté : moteur pour agir
Quels sont ces « enjeux évoqués par la Mission d’appui précitée « auxquels sont confrontés les territoires, dans un contexte de changement climatique qui accroît tendanciellement le risque ? »
La prospective du territoire est une ressource pour éclairer l’avenir fait à la fois de tendances et d’incertitudes. Elle contribue tout à la fois à identifier les futurs possibles, à favoriser les futurs désirables et à se prémunir des futurs catastrophiques.
Les acteurs de terrain travaillent de plus en plus sur des scénarios de mise en situation en 2030, 2040, 2050… Ces scénarios imaginent des modes de vie fortement impactés par le changement climatique. Ainsi, le département de Maine-et-Loire a organisé le 23 mai 2024 une journée d’étude sur l’adaptation au changement climatique. Cette journée comprenait un atelier participatif de mise en situation en 2050 visant à la résilience de la région angevine.
Faisant appel à l’intelligence artificielle, les jumeaux numériques sont également les outils du futur. Ils permettent de modéliser les devenirs possibles des territoires suivant différentes trajectoires possibles. Ces trajectoires dépendent des décisions prises en matière d’aménagement mais aussi des événements susceptibles de les perturber. Elles peuvent être simulées en recourant à des bases de données.
Se projeter dans le futur peut conduire à considérer un horizon non désirable pour œuvrer à le changer. Le philosophe et mathématicien Jean-Pierre Dupuy a ainsi développé l’idée qu’il fallait considérer l’éventualité catastrophique du futur pour justement en changer la nature en agissant au présent [6].
Cette idée a également traversé l’urbaniste François Ascher, Grand prix de l’urbanisme 2009.
Affecté gravement par la maladie à laquelle il devait faire face, celui-ci développa, en 2007, l’idée de l’ingénierie du temps compté [7]. Il posa la question de la mobilisation de l’expertise dans un contexte « d’hyper-modernité » marqué à la fois par la complexité et l’urgence d’agir (4). L’hyper-modernité conduit à mobiliser des gens relevant de milieux très différents : « Ils n’ont pas les mêmes références, les mêmes codes, les mêmes ressources ».
Analyste des dérives de la modernité, le sociologue Anthony Giddens a préalablement énoncé la capacité des sociétés à « envisager des futurs alternatifs dont la propagation même pourrait aider ceux-ci à se réaliser ». Il a invité par conséquent à établir des modèles de réalisme utopique. [8]
L’urgence climatique
La notion d’urgence climatique se réfère à l’idée de devoir affronter une échéance dramatique. Une échéance très proche eu égard au délai dont nous disposons pour nous en dériver.
Dans un contexte marqué par des acteurs multiples et relevant de sphères très différentes, l’urgence climatique met en avant la nécessité de tout mettre rapidement en œuvre pour limiter le plus possible les émissions de gaz à effet de serre dès lors. Le faire est devenu indispensable, car ces émissions menacent gravement l’équilibre climatique terrestre à court et moyen termes.
L’urgence climatique fut défendue par l’ancien vice-président des États-Unis Al Gore dès 2006 [9]. Pionnier dans cet engagement comme homme politique majeur, celui-ci alerta sur la crise climatique. Parmi les ressorts de cette crise, il cita comme facteur clé « la volonté d’ignorer les conséquences futures de nos actions présentes ».
Dans les cinq dernières années, différents États et collectivités ont décrété l’urgence climatique reconnaissant ainsi la gravité de la menace climatique. Ainsi, durant l’été 2019, le Grand Conseil et le Conseil d’État du Canton de Genève ont voté des mentions reconnaissant et déclarant l’urgence climatique [10] (5). Le risque est bien réel. Le samedi 29 juin 2024, la ville de Genève annulait toutes les manifestations publiques en anticipation de l’arrivée d’un front tempétueux menaçant.
Le samedi 29 juin, une tempête menace le canton de Vaud et la ville de Genève
Mettant en avant une nécessité vitale, l’urgence climatique efface le présent en tant que tel pour mettre ses potentialités d’action au service du futur. Il s’agit de changer rapidement les comportements, les pratiques et les politiques pour réduire l’aléa climatique et en particulier limiter le réchauffement planétaire.
Posture de rupture par rapport aux inerties sociétales, l’urgence climatique se veut un levier d’action sur la planification pour changer les trajectoires, intensifier les objectifs de transformation et accélérer leur mise en œuvre concrète.
5- La relation au temps s’est complexifiée
En définissant un cadre dans lequel agir, la planification tente de longue date de répondre au besoin d’approche globale des temporalités (6). Elle assure un tissage continu entre le passé, le présent et l’avenir, principaux marqueurs de notre rapport au temps. S’organisant suivant les trois grandes séquences : avant, pendant et après l’événement, la gestion des risques majeurs est d’ailleurs couramment traitée comme une déclinaison du tissage continu du temps.
Dans un monde marqué par la complexité, la planification n’est plus l’alpha et l’oméga. Les questions qu’elle pose sont nombreuses : multiplication, actualisation, délai d’élaboration… Pour autant, la planification reste le creuset indispensable à partir duquel mobiliser les différentes relations au temps qui peuvent dynamiser l’action.
Qu’en est-il d’ailleurs aujourd’hui de notre relation au temps, dans laquelle s’inscrit la gestion des risques ? La pandémie de la COVID-19 a sans doute changé bien des choses. Pour autant, le recul manque encore pour caractériser la nature de ce changement. Il est encore tôt pour trouver des réponses stabilisées à cette question.
Dans les deux premières décennies du millénaire, la relation au temps était bousculée par des urgences, des impératifs, des imprévus, des flux tendus, la gestion en temps réel… Dans un livre publié il y a exactement vingt ans, la sociologue Nicole Aubert diagnostiquait une société malade du temps, soumise au régime de l’urgence. Un culte de l’urgence qui modifie tant la nature des risques auxquels nous sommes exposés que la façon de les appréhender [11 ].
Dès 2007, F. Ascher proposait les clés de compréhension de la société « hyper-moderne » dans sa relation au temps. La « réflexivité » la caractérise, que l’urbaniste définit comme « l’examen et la révision permanente des pratiques sociales à la lumière des informations concernant les pratiques elles-mêmes » [7].
Intensifiée depuis par les réseaux sociaux et les médias en continu, l’hyper-modernité rompt le schéma structurant antérieurement tissé autour des temporalités. Elle donne au présent une place hégémonique.
***
La dévastation en quelques heures du hameau de la Bérarde dans le massif des Écrins le 21 juin dernier est un signal fort – de plus – des phénomènes extrêmes qui peuvent nous menacer dans le contexte du changement climatique.
Elle nous a incité à scruter les figures du temps qui s’offrent à la gestion des risques et des crises comme une boîte à outils pour gagner en efficacité.
Le spectre des temporalités est large sur lequel il faudrait agir. Il s’étend depuis le temps étiré de l’anthropocène, par lequel s’altère de façon irréversible notre cadre de vie, jusqu’au temps bref et compressé où se joue parfois dramatiquement l’événement catastrophique.
Il faudrait mobiliser la relation au temps dans de savants tissages à établir entre le passé, le présent et le futur. Les chemins qui mènent à la catastrophe sont autant de pièges à déjouer sur ce parcours.
Le grand écart se trouve aussi dans la nécessité de composer avec la complexité. Le monde d’interdépendances et de réflexivité dans lequel nous vivons nous impose d’intégrer à la gestion des risques et des crises une forte dose d’incertitudes. Ceci invite à l’humilité et au décloisonnement des acteurs.
Enfin, tout indique que l’accentuation des phénomènes extrêmes va mettre en exergue les vulnérabilités. De forts enjeux humain se dessinent dans les crises de demain, qui appellent une attention toute particulière.
Notes
(1) Les plans ORSEC ont été créés par l’instruction ministérielle du 5 février 1952. ORSEC était alors l’acronyme d’organisation des secours ; il est devenu en 2006 organisation de la réponse de sécurité civile. La Loi du 22 juillet 1987 relative à l’Organisation de la Sécurité Civile distingue un plan ORSEC national, des plans zonaux et départementaux. La loi no 2004-811 du 13 août 2004 relative à la modernisation de la sécurité civile met en place le dispositif ORSEC « Organisation de la Réponse de SEcurité Civile ».
Le plan communal de sauvegarde (PCS) et le plan intercommunal de sauvegarde (PICS) sont des plans respectivement communaux et intercommunaux de gestion des événements. Institué en 2004, le premier relève du pouvoir de police au maire ; institué en 2021, le second vise à la mise à disposition de moyens intercommunaux et à leur mutualisation.
(2) Ce fut le cas lors de la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Le devenir de la centrale nucléaire fut pendant quelques jours dans les mains d’une poignée d’hommes dévoués conduitehéroïquement par le directeur de la centrale.
(3) Venue du monde anglophone, la notion du care conduit à réfléchir sur le soin et la santé sans les médicaliser. Elle s’étend en particulier à l’urbanisme et à l’architecture.
(4) Pour l’urbaniste F. Ascher, « L’hyper-modernité se caractérise par l’exagération de deux caractères modernes : une représentation du monde qui part de l’individu et non des groupes sociaux auxquels il appartient par ailleurs, et le projet de maîtriser ce monde autant que cela est possible. »
(5) En 2019, le bilan carbone du territoire de la ville de Genève s’élevait à 13 t CO2 eq par personne et par an. Or, atteindre la neutralité carbone en 2050 impliquerait de ne pas dépasser 2 t par personne et par an. En 2022, la Ville de Genève a adopté une stratégie climat. Constituée de 30 objectifs et de 80 mesures, cette stratégie vise à diminuer du plus possible les émissions de GES, tout en adaptant son territoire et habitants aux conséquences du changement climatique. En janvier 2024, sur les 80 mesures adoptées, 5 sont achevées, 61 sont en cours de réalisation et 14 n’ont pas été engagées. [10]
(6) Ainsi, la planification de l’aménagement oriente le développement urbain, évite les constructions anarchiques comme les constructions en zones de risques naturels ou technologiques. Les projets particuliers sont invités à s’inscrire dans une perspective de long terme définie de façon concertée antérieurement à leur émergence. Depuis la loi d’orientation foncière de 1967, qui donna une place centrale à la planification de l’urbanisme, les planifications se sont multipliées couvrant de nombreux sujets y compris la gestion des risques et, de façon plus récente, la lutte contre les changements globaux (changement climatique, imperméabilisation des sols…).
Éléments bibliographiques
[0] Haut Conseil pour le climat, Tenir le cap de la décarbonation, protéger la population, Rapport annuel, juin 2024
https://www.vie-publique.fr/rapport/294677-rapport-annuel-2024-du-haut-conseil-pour-le-climat
[1] Saint-Christophe-en-Oisans La Bérarde
https://www.oisans.com/stations-et-villages/saint-christophe-oisans-berarde/
[2] Anthropocène
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/anthropocene
[3] Blog CEPRI-AFPCNT Anticiper la reconstruction post-inondation
https://anticiperlareconstruction.fr/
[4] IGEDD, IGA, CGAAER, Mission d’appui au préfet de la région des Hauts-de-France pour renforcer la résilience des territoires touchés par des inondations, avril 2024
[5] Johan Berthet, Premiers éléments d’analyse (géomorphologique) de la crue du torrent des Etançons/Bonne Pierre qui a détruit le hameau de la Bérarde, Linkedin, 28 juin 2024
[6] Dupuy Jean-Pierre, L’avenir de l’économie, Éd. Flammarion, Paris, 2012
[7] Ascher François, Examen clinique, Journal d’un hyper-moderne, Éd. l’Aube La Tour d’Aigues, 2007
[8] Giddens Anthony, Les conséquences de la modernité, Éd. L ‘Harmattan, Paris, 1994
[9] Al Gore, Une vérité qui dérange, Éd. De La Martinière, 2007 (2006)
[10] Ville de Genève, dossier d’information, le changement climatique à Genève
https://www.geneve.ch/actualites/dossiers-information/changement-climatique-geneve/strategie-climat
[11] Aubert Nicole, Le culte de l’urgence, la société malade du temps, Paris, Champs Flammarion, 2004
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